- Du 26 au 30 août 2019: 7ème édition de la Conférence Internationale de Tokyo (Japon)
- Du 26 au 30 août 2019: Programme des dirigeants internationaux d'ONU-Habitat pour la gouvernance urbaine à l'intention des pays africains (Singapour)
- Du 04 au 07 septembre 2019 : 88ème Foire Internationale d'Izmir (Turquie)
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APERCU
GENERAL DE LA FISCALITE APPLICABLE AUX ENTREPRISES EN GUINEE[1]
En Guinée, la législation fiscale
est consignée dans le Code Général des Impôts (CGI) qui a été institué par la
loi n° L/2004/001/AN portant loi de finances pour l’année 2004. Le CGI est
composé de cinq titres : la Fiscalité directe (I) ; la Fiscalité indirecte (II)
; les autres impôts, redevances, droits et taxes (III) ; les enregistrements et
timbres (IV) et les procédures fiscales (V).
De 2004 à nos jours, le CGI a connu plusieurs
modifications. Ses dispositions sont modifiées et complétées selon la politique
budgétaire de l’Etat dans les lois de finances qui sont adoptées chaque année
par l’Assemblée Nationale et qui déterminent la nature, le montant et
l’affectation des ressources et des charges de l’Etat guinéen.
La présente note porte sur les
différents impôts et taxes auxquels sont assujetties les sociétés et
entreprises qui exercent une activité ou ayant leur domicile fiscal en Guinée.
Elle ne tient pas compte des droits d’enregistrement et timbres, ainsi que des
autres impôts et taxes pour lesquels ces sociétés et entreprises sont chargées
de faire la collecte auprès des personnes physiques ou morales qui en
supportent la charge, pour les reverser au trésor public notamment, le prélèvement
forfaitaire sur les achats locaux, la retenue à la source sur les Revenus Non
Salariaux (RNS), la Taxe sur les Activités Financières (TAF), la Taxe sur les
Assurances (TAS)… sauf la Retenue sur les Traitements et Salaires (RTS) et la
Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)[2].
I. IMPOT MINIMUM FORFAITAIRE (art. 50 - 86
CGI)
A. Définition : L’Impôt Minimum Forfaitaire
(IMF) est un impôt qui frappe le chiffre d’affaires de l’exercice précédent
réalisé par les personnes assujetties.
B. Personnes assujetties : il s’agit des personnes passibles
de l’Impôt sur les Sociétés[3]
et toutes les entreprises commerciales ou industrielles quel que soit leur
forme juridique lorsqu’elles relèvent du régime déclaratif[4].
C. Exonérations :
o Les sociétés nouvelles
à l’exclusion de transformation de personnes morales pour la première année
civile d’exploitation ;
o Les sociétés agréées
dans le cadre du code des investissements ;
o Les sociétés
titulaires d’un titre minier bénéficiant de l’exonération.
D. Taux : il est de 1,5 % du chiffre
d’affaires. Le minimum perceptible est de 75 millions pour les grandes
entreprises et de 15 millions pour les moyennes entreprises.
II. PATENTE PROFESSIONNELLE (art. 288 -
322 du CGI)
A. Définition : La patente est un impôt direct, due
par toute personne morale ou physique du fait de l'exercice en Guinée d'une
activité économique, commerciale, industrielle ou toute profession à but
lucratif non assujettie à la Taxe Professionnelle Unique prévue ci-dessous.
B. Exonérations[5] :
o Les sociétés
titulaires d’un titre minier ou bénéficiant d’une exonération ;
o L’Etat et les
établissements publics pour les services d’utilités publiques ;
o Les employés et
fonctionnaires salariés pour ces services ;
o Les maîtres ouvriers
des corps de troupes ;
o Les peintres,
sculpteurs, graveurs et dessinateurs…
C. Taux : il existe un Droit fixe et un
Droit proportionnel sur la valeur locative des locaux professionnels qui sont
fonction de l’activité exercée conformément au tableau de l’article 329 du CGI.
D. Réduction : il y a une réduction de 50% du
montant de la patente due pour les usines et établissements industriels.
III. TAXE D’APPRENTISSAGE (art. 204 - 218
CGI)
A. Définition : la taxe d'apprentissage permet
de faire financer par les personnes assujetties, les dépenses de
l'apprentissage et des formations professionnelles. Elle est un impôt assis sur
la masse salariale et à la charge des employeurs.
B. Personnes assujetties
:
o Les personnes
physiques ;
o Les sociétés et
associations en participation passibles de l’Impôt sur les Bénéfices
Industriels et Commerciaux et de l’Impôt sur les Sociétés.
C. Exonérations : Les employeurs qui contribuent à L'Office
National de Formation et de Perfectionnement Professionnels (ONFPP) au taux de
1,5% de la masse salariale.
D. Taux : il est de 3% du montant total
des traitements, salaires, appointements, indemnités et rétributions versés.
IV. VERSEMENTS FORFAITAIRES SUR LES
SALAIRES (art. 201 - 203 du CGI)
A. Définition : les versements forfaitaires
sont un impôt assis sur la masse salariale à la charge des particuliers et
sociétés qui emploient en Guinée un personnel salarié.
B. Taux : il est de 6% de la masse
salariale.
V. RETENUE SUR LES TRAITEMENTS ET SALAIRES (art. 198 – 198 ter)
A. Définition
La retenue sur les traitements,
salaires, pensions et rentes viagères est un impôt qui concourt à la formation
du revenu global servant de base à l’impôt sur le revenu.
B. Revenu imposable :
Les traitements salaires ; indemnités,
émoluments, rémunérations assimilées y compris
les primes et les pensions et rentes viagères sont imposables.
C.
Exonération
-
les allocations familiales,
-
indemnités de logement ;
-
indemnités de transport ;
-
indemnités de panier et
repas ;
-
primes de cherté de vie ;
-
primes de craie
-
les indemnités de
licenciement et les indemnités de départ à la retraite
-
les indemnités temporaires,
prestations et rentes viagères servies aux victimes d’accidents du travail ou à
leurs ayants droit ;
-
les salaires versés aux
apprentis munis d’un contrat d’apprentissage répondant aux
conditions posées par le code du travail les salaires versés
aux apprentis munis d’un contrat d’apprentissage, les primes spéciales, les
rentes viagères, les appointements….
Taux :
Le
montant de la retenue est calculé par application au revenu mensuel imposable
des taux suivants :
Pour
la tranche de revenu de :
-
0 à 1000000GNF 0%
-
1 000 041 à 3 000 000 GNF 5%
-
3 000 001 à 5 000 000 GNF
10%
-
5 000 001 à 10 000 000 GNF
15%
-
Supérieure à 10 000 000 GNF
20%
VI. IMPOT SUR LES SOCIETES (art. 219 - 243
CGI)
A. Définition : l’Impôt
sur les Sociétés est un impôt qui frappe les revenus ou bénéfices réalisés par
les personnes morales établies sur le territoire Guinéen.
B. Personnes
assujetties :
o Les Sociétés Anonymes
(S.A), les Sociétés à Responsabilité Limitée (S.A.R.L), les sociétés
coopératives et leurs unions ;
o Les Sociétés à Nom
Collectif (S.N.C), les Sociétés en Commandite Simple (S.C.S), les sociétés de
personnes issues de la transformation antérieure des sociétés de capitaux ;
o Toutes autres
personnes assujetties suivant l’article 220 du CGI.
C. Exonération : Les personnes visées à
l’article 221 CGI.
D. Taux :
-
35% du
bénéfice imposable pour les sociétés de téléphonie, les banques et assurances
et les sociétés d’importation, d’entreposage, de stockage et de distribution
des produits.
-
30% du
bénéfice imposable pour les sociétés titulaires d’un titre d’exploitation
minière.
-
25% pour les
autres personnes
Le bénéfice imposable est égal à la
différence entre les produits perçus par l'entreprise et les charges qu'elle a
supportées. Le résultat obtenu, appelé résultat comptable sera fiscalement
retraité en réintégrant les charges fiscalement non déductibles et en déduisant
les produits fiscalement non imposables.
VII. BENEFICES INDUSTRIELS ET
COMMERCIAUX (art. 87 - 137 CGI)
A. Définition : Les Bénéfices Industriels et
Commerciaux sont un impôt sur le revenu des personnes physiques. Cet impôt est
l’équivalent de l’Impôt sur les Sociétés des personnes morales.
B. Personnes assujetties : personnes physiques,
exploitants individuels ou membres de sociétés, qui réalisent des bénéfices
provenant de l’exercice d’une profession industrielle, commerciale ou
artisanale. Il en est de même pour les bénéfices réalisés par les
concessionnaires de mines, par les amodiataires et sous-amodiataires de
concessions minières.
C. Taux : il est de 25% du bénéfice imposable.
Le bénéfice imposable est égal à la différence entre les produits perçus par
l'entreprise et les charges qu'elle a supportées. Le résultat obtenu, appelé
résultat comptable sera fiscalement retraité en réintégrant les charges
fiscalement non déductibles et en déduisant les produits fiscalement non
imposables.
VIII. CONTRIBUTION FONCIERE UNIQUE (art.
257 - 274 CGI)
A. Définition
: la Contribution
Foncière Unique est une contribution annuelle assise sur les revenus provenant
des propriétés bâties et non bâties sises sur l’ensemble du territoire national
de la République de Guinée.
B. Personnes
assujetties : personnes
physiques ou morales possédant des propriétés foncières bâties au 1er janvier
de l’année d’imposition.
C. Exonérations :
o Les propriétés
appartenant à l’Etat et aux collectivités locales affectées au service public ;
o Les édifices et lieux
servant à l’exercice du culte ;
o Les immeubles à usage
préscolaire.
D. Base d’imposition :
valeur vénale : 70% du
prix de revient des immeubles et équipements ;
valeur locative
:10% de la valeur vénale.
E. Taux :
o 5% de la valeur
locative au 1er janvier pour les immeubles à usage d'habitation occupés par les
propriétaires.
o 10% de la valeur
locative au 1er janvier pour les immeubles à usage professionnel occupés par
les propriétaires.
o 15% de la valeur
locative annuelle au 1er janvier pour les immeubles en location.
IX. TAXE PROFESSIONNELLE UNIQUE (art.
275 - 287 CGI)
A. Définition : la Taxe Professionnelle Unique
est un impôt qui frappe le Chiffre d’affaire des personnes exerçant de manière
habituelle des activités commerciales, industrielles ou artisanales qui
réalisent un Chiffre d’Affaire annuel inférieur à 150 000 000 GNF.
B. Exclusion :
o les personnes
assujetties à la TVA ;
o les pharmacies, les
laboratoires d’analyse médicale, les cliniques et cabinets de soins ;
o les gérants de
stations de distribution de produits pétroliers ;
o les exploitants
d’usines de production et de fabrication de toutes sortes ;
o les transporteurs et
loueurs de véhicules ;
o les blanchisseries par
procédés mécaniques ou chimiques (pressing) ;
o les laboratoires de
photos automatisés ;
o les exploitants
d’établissements hôteliers ;
o les marchands d’or et
de diamants ;
o les personnes exerçant
des activités financières telles que bureaux de change ou intermédiaires
financiers ;
o les commerçants
import-export ;
o les professio
libérales ;
o les exploitants de
cinémas et les locations de cassettes vidéo ;
o les boulangeries et
pâtisseries modernes ;
o les restaurants, bars,
dancing ;
o les briqueteries
modernes ;
o les entreprises
prestataires et/ou fournisseurs de l’Etat et des collectivités décentralisées.
C. Taux : il est fixé à 5% du Chiffre
d’Affaire réalisé au cours de l’année précédente.
X. LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
(art. 355 - 410 du CGI)
A. Définition : La Taxe sur la Valeur Ajoutée
est un impôt sur la consommation qui frappe les opérations relevant d’une
activité économique réalisée par un assujetti[6] [6]notamment
:
o les livraisons de
biens (vente, échange, apport en société…) ;
o les prestations de services
(location, transport, étude, conseils…) ;
o les subventions à
caractère commercial ;
o les livraisons à
soi-même de biens et services ;
o les importations de
biens ou de marchandises en Guinée.
B. Personnes Assujetties : il y a les assujettis de :
o De plein droit : ce
sont les personnes qui réalisent un chiffre d’affaires annuel égal ou supérieur
à 500 millions GNF.
o Par option : ce sont
les personnes qui réalisent un chiffre d’affaire annuel compris entre 150
millions GNF et 500 millions GNF.
o Par une disposition
expresse de la loi : ce sont les personnes qui exercent comme activité :
- Le transit ;
- Le transport de
produits pétroliers ;
- Hôtellerie, pensions
d’au moins 10 chambres ;
- La Blanchisserie
moderne ;
- L’imprimerie moderne ;
- La menuiserie moderne
;
- La construction
immobilière de travaux publics ;
- Le supermarché ;
- Le commerçant
importateur de boissons alcoolisées et de cigarettes.
C. Taux : il y a :
o Le Taux général : 18%
applicable à toutes les opérations taxables à l’exclusion des exportations et
des transports internationaux ;
o Le Taux zéro : 0%
applicable aux exportations et aux transports internationaux
D. Opérations exonérées :
o Les ventes et
importations de timbre au profit du budget de l’Etat ;
o Les intérêts, agios et
autres produits perçus par les banques et établissements de crédit ;
o La transmission de
biens immobiliers et de biens meubles incorporels passibles de droits
d’enregistrement ;
o Les locations de
terrains non aménagés et de locaux nus ;
o Les ventes,
importations, impressions et compositions de publications périodiques imprimées
;
o Les services ou
opérations à caractère social, éducatif, sportif, culturel, philanthropique ou
religieux rendus par des organismes sans but lucratif ;
o Les ventes de biens
usagés faites par les personnes qui les ont utilisés pour les besoins de leur
exploitation ;
o Les biens suivant :
riz, blé, pain, huile palmiste, farine et les additifs entrant dans sa
production, huile alimentaire, produits pharmaceutiques, engrais et produits
phytosanitaires, livres et fournitures scolaires, le gaz domestique.
[1]
La présente note ne présente pas la fiscalité guinéenne dans son
intégralité. Voir le Code Général des Impôts et les lois de finances pour plus
d’informations.
[2] Les personnes morales non
assujetties à la TVA sont aussi des redevables réels c’est-à-dire,
consommatrices finales.
[3] Les SA, les SARL et les sociétés coopératives et leurs unions.
[4] Le régime déclaratif oblige le
contribuable à déposer au service des Impôts du lieu d’exercice de son
activité, sa déclaration d’impôt dans les délais prescrit par le Code Général
des Impôts.
[5] La liste n’est pas exhaustive
voir l’article 320 du Code général des impôts.
[6] Un Assujetti est une personne
qui effectue une activité économique de manière indépendante quels que soient
par ailleurs son statut juridique et sa situation au regard des autres impôts,
la forme et la nature de son intervention.